Se Tirer des Cartes fait-il du Bien ?

Il y a quelques jours, une de mes stagiaires m’a écrit pour me demander ce que je pensais des praticiens qui, lorsqu’ils ont fait face à des évènements difficiles, ont trouvé du réconfort en pratiquant des auto-consultations avec leurs tarot ou leurs oracles.

Cette stagiaire qui traverse une rupture douloureuse s’est sentie un peu déboussolée par ses propres tirages et se demandait même si elle était encore faite pour cela.

Voici son message et en dessous, je vous recopie, en partie, la réponse que je lui ai faite et ce que cela m’a inspiré.

Bonjour Alexis,

J’ai suivi grâce à vous les formations Tarots, Belline, Triade et Oracle Gé.

Je ne sais plus trop quoi penser du tarot et des oracles. Je vis une situation plus que compliquée suite à une séparation difficile donc je suis très mal moralement. J’entends beaucoup de témoignages disant “le tarot m’a aidé dans des moments difficiles, c’est grâce aux tarots que je m’en suis sorti”. D’autres témoignages disent que lorsque l’on est mal il ne faut pas se tirer les cartes. Personnellement je ne sais plus trop ou j’en suis car j’ai l’impression que les tarots me disent ce que je veux entendre et non la vérité.

Je fais un petit rituel pour me “libérer l’esprit” avant de tirer les cartes mais malgré ça, rien ne fonctionne

En fait c’est lorsqu’on est mal que l’on a besoin de se tirer les cartes…

Alors je pense que je ne suis peut-être pas faite pour tirer les cartes ??? Que me conseillez vous de faire ?

Je comprends votre questionnement car c’est vrai, les personnes qui pratiquent les arts divinatoires, en pro ou en amateur réalisent souvent des auto-consultations sur leurs propres questions et en particulier lorsqu’elles vivent une situation confuse émotionnellement.

Et c’est vrai aussi : beaucoup disent y trouver une forme de réconfort.

Mais ce réconfort n’est pas toujours lié au fait de lire les réponses qui, a priori, font plaisir.

Dans le cas d’une rupture douloureuse par exemple, on peut réaliser des tirages dont les réponses ne font que confirmer que la rupture est définitive ou que la personne aimée ne reviendra pas.

C’est évidemment très rude à lire pour soi-même mais malgré tout, cela peut apporter un certain soulagement de voir cette vérité-là apparaitre. Un bien être peut apparaitre aussi lorsqu’on examine la manière dont on évoluera ensuite, malgré tout. Les tirages disent alors que la vie continuera et que de nouvelles possibilités d’épanouissement arriveront.

C’est un réconfort.

Cela dit, parfois, les tirages ne font que renforcer une inquiétude déjà présente.

Quand une situation ne va pas bien et que l’on s’interroge dessus, les tirages obtenus peuvent indiquer une situation qui se dégrade encore plus, ce qui est inquiétant.

C’est une des raisons pour lesquelles on dit souvent : « si vous ne vous sentez pas bien », ne faites pas de tirages… Car si jamais la réponse n’est pas très bonne, l’inquiétude ne fera que se renforcer.

Cela rappelle que pour consulter un art divinatoire, il faut être prêt à entendre toutes les réponses possibles…

Une autre raison qui est souvent la principale invoquée, est que les émotions, lors d’une auto-consultation peuvent s’inviter dans le tirage et remplacer l’intuition qui guide normalement celui-ci.

Dans ce cas, les cartes sorties ne reflètent que l’état émotionnel. La tristesse « fait apparaitre » des cartes tristes comme si on se reflétait tout simplement dans un miroir.

Mais ce n’est pas tout.

L’interprétation peut aussi être biaisée par les émotions.

C’est à dire que même si les cartes reflètent la vérité de la situation difficile, le désir et la très forte envie de lire un message qui fait plaisir « tordent » l’interprétation objective qui devrait être faite pour finalement coller à que ce qui est agréable.

C’est tout le paradoxe de l’auto-consultation : c’est quand on ne se sent pas bien qu’on a envie ou besoin de consulter ses cartes et bizarrement, c’est vrai, c’est le moins bon moment pour le faire.

Car c’est à ce moment là que l’on risque d’influencer le tirage ou de l’interpréter n’importe comment.

Travailler sur ses émotions

Pour une auto-consultation, il faudrait donc travailler préalablement sur ses émotions et arriver à les gérer, à les contenir pour éviter qu’elles influencent.

En travaillant sur soi notamment pour diminuer l’impact de ses émotions, on pourrait faire des auto-consultations plus aisées.

Avant tout tirage, on pourrait écrire ses attentes, ses peurs et ses espoirs, exprimer les émotions qui nous assaillent pour, le plus possible, les expurger, les sortir de soi et les tenir à distance.

En procédant ainsi à chaque fois, on finit par mieux gérer ses émotions et en conséquences, puisqu’on est moins troublé, le besoin de consulter devrait finalement diminuer, voire disparaitre.

Autrement dit, en travaillant sur soi et en gérant ses émotions, on devrait peut-être, ne plus vraiment avoir besoin de consulter sur ses propres questions ?

C’est ce que je remarque chez des praticiens amateurs ou professionnels, certains de mes stagiaires qui pratiquent depuis des dizaines d’années : ceux-là ne consultent plus guère sur des questions qui leur sont propres.

On dirait littéralement qu’ils n’ont plus rien à demander à leurs cartes…

C’est peut-être simplement qu’ils ne sont plus vraiment inquiets de rien ?

Si comme cette stagiaire, vous avez l’impression que tout se brouille dans ce genre de situation, il ne faut pas tirer de conclusions hâtives.

Dans une situation compliquée émotionnellement, c’est tout à fait normal que vos tirages se brouillent, surtout si vous en faites beaucoup à moment là.

Cela ne veut pas dire que vous n’êtes pas faite pour cela.

Au contraire, cela vous invite à les laisser reposer quelques jours, le temps que vos émotions redescendent.

Quand on retrouve un état plus serein, alors on peut réinterroger.

En attendant, il faut trouver du soutien dans autre chose que vos supports. Ou bien il faut trouver un praticien qui le fait pour vous avec ses propres jeux et sa propre pratique.

Quelques amis peuvent apporter du réconfort ou un thérapeute un soutien bienveillant pour que vous puissiez parler de ce qui vous arrive et aider à le comprendre.

Parfois, dans les situations les plus difficiles, nos modestes tarots et oracles sont tout simplement insuffisants et il faut aussi savoir reconnaitre les limites de la divination.

Après tout, à quoi cela sert ? À révéler des situations et montrer certaines « vérités objectives ».

Mais seul, face à des tirages implacables, il est normal de ne pas se sentir beaucoup mieux que si on n’avait rien demandé. Le réconfort est finalement à trouver dans autre chose…

Et vous qu’en pensez-vous ? Vous pouvez répondre directement à ce post si vous êtes inspiré.e pour me le dire…

Bonne journée.

Alexis