Consultation divinatoire et maladie grave : comment poser les bonnes limites… et les bonnes questions ?

Il y a quelques jours, Karine – une stagiaire engagée et très investie dans sa pratique – m’a posé une question dans l’espace communautaire du site Clevao qui mérite vraiment qu’on s’y arrête.
Elle me demandait :
« Comment répondre lorsqu’un consultant vous interroge sur l’évolution d’une maladie grave ? »
C’est une question à la fois délicate, sensible… et ô combien fréquente.
Si vous donnez quelques consultations vous aussi, vous avez très certainement déjà été confronté(e) à ce type de demande.
Et si j’ai décidé d’en faire un article, c’est parce que ce sujet touche à quelque chose de fondamental : notre posture éthique en tant que praticiens, et la manière dont nous formulons nos questions à nos supports.
1 – L’éthique avant tout
Soyons clairs dès le départ : non, un praticien des arts divinatoires n’est ni médecin, ni psychologue, ni thérapeute.
Il est donc hors de notre champ de compétence d’annoncer ou de prédire l’évolution d’un cancer, d’une maladie auto-immune ou de toute autre pathologie.
C’est une limite essentielle. Et la poser avec clarté, ce n’est pas manquer d’audace ou refuser de s’impliquer.
C’est faire preuve de professionnalisme et de responsabilité.
Mais cela ne signifie pas qu’on ne peut rien dire…
Parce qu’en réalité, notre rôle de praticien intuitif et symbolique est immense.
Il réside ailleurs. Dans une autre forme d’accompagnement, plus humaine, plus profonde.
2 – Transformer la question pour mieux accompagner
Face à une question comme :
« Mon cancer va-t-il s’aggraver ? »,
je vous encourage à reformuler le questionnement, afin qu’il devienne un espace de soutien émotionnel et spirituel, et non une tentative maladroite de prédiction médicale.
Voici quelques formulations puissantes, pleines de sens et d’empathie :
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Comment puis-je garder mon équilibre émotionnel face à cette épreuve ?
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Quelles ressources m’aideront à traverser ce moment ?
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Quelle attitude puis-je adopter pour préserver mon énergie et mon moral ?
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Comment puis-je vivre cette étape de ma vie avec plus de confiance ou de paix intérieure ?
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Comment faire de cette maladie, une expérience qui me fera progresser ?
Ces questions ne ferment pas, elles ouvrent.
Elles ne paralysent pas, elles soutiennent.
Elles ne prédisent pas un futur figé, elles rendent acteur.
Et surtout : elles permettent à votre consultant de retrouver une forme de pouvoir personnel, au lieu de rester passivement accroché à une réponse sur laquelle il n’a aucun contrôle.
3 – Une histoire de formulation… et de finesse
J’insiste sur un point fondamental : formuler la question en mettant la maladie au centre est une erreur.
Pourquoi ?
Parce que le tirage ne « parle » qu’à la personne qui le consulte.
Lorsque quelqu’un demande :
« Comment va évoluer la maladie ? »,
ce qu’il cherche vraiment à savoir, c’est :
« Comment vais-je traverser cette maladie ? Comment vais-je y faire face ? »
Et dans ce cas, il faut formuler la question en respectant l’intention véritable.
Si vous interrogez les cartes sur la maladie elle-même, vous risquez de tomber dans un contresens symbolique.
Par exemple, en tirage en croix, une carte comme Le Chariot pourrait être interprétée comme une accélération de la maladie, voire comme une “réussite” de sa progression.
Ce n’est évidemment pas ce que vous souhaitez explorer.
Or, le cœur du tirage ne doit jamais être la maladie.
Il doit être le consultant et son cheminement. Ses ressources, ses obstacles, son courage, son potentiel d’évolution.
C’est là que la pratique divinatoire retrouve tout son sens, toute sa puissance.
4 – L’exigence d’une posture professionnelle
Refuser une question mal formulée ou déplacée, ce n’est pas manquer d’empathie.
C’est au contraire honorer la personne qui consulte, en ne disant pas ce qu’on ne devrait jamais dire.
Et c’est aussi se respecter soi-même, en posant une éthique claire, qui fait toute la différence entre une voyance spectaculaire… et une pratique sérieuse et utile.
Vous pouvez tout à fait dire, avec douceur et fermeté :
« Je comprends votre inquiétude. Mais cette question dépasse le cadre de ma pratique. En revanche, je peux vous accompagner autrement, pour vous aider à traverser cette période. »
C’est souvent dans ces moments-là que la vraie magie opère.
Pas la magie des prédictions frappantes.
Mais celle, bien plus précieuse, d’une rencontre humaine profonde, facilitée par un support symbolique, et portée par une vraie qualité de présence.
Pour aller plus loin : apprenez à poser les bonnes questions
Dans mes formations – en ligne comme en stage –, je consacre de nombreuses heures à la formulation des questions et à la stratégie de questionnement en consultation.
Parce que tout commence là.
Et ce que vous posez comme question détermine la qualité, la clarté et l’utilité de votre tirage.
Si ce sujet vous parle, je vous invite à découvrir la formation en ligne :
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